Sur scène, une taverne dans le Paris du “beau XVIe siècle”. Une accorte bonne femme règne en maîtresse sur son domaine comme sur ses clients. Ils sont quatre, et la journée qu’ils passeront ensemble sera belle, car ces gaillards furent compagnons des Géants : ils s’en remémoreront les aventures jusqu’à la nuit tombée.
Ainsi, au-dessus des flacons pleins d’un aimable vin de Loire et des tables couvertes d’abondantes victuailles, on verra Pantagruel faire la rencontre d’un rusé personnage et génial polyglotte, Panurge. Plus tard, on verra le sort que celui-ci réserve à de malheureux moutons et à leur marchand, dans une taverne devenue bateau en pleine mer.
D’autres étranges créatures viendront peupler la scène : la Dame de Quinte Essence, les Andouilles farouches ou la Sibylle de Panzoust, celle-là même qui indiquera à nos joyeux pantagruélistes la voie vers la Dive Bouteille, détentrice de l’oracle ultime.
Quelques épisodes copieusement arrosés plus tard, on remontera dans le temps, et on verra enfin apparaître l’immense Gargantua, pleurant comme une vache la mort de son épouse Badebec, et riant comme un veau à la vue du « petit » Pantagruel qu’elle lui laisse.
Mais surtout, entre aventures inouïes et apparitions fantasmagoriques, entre chansons à cinq voix et jongleries de haute volée, on entendra résonner la parole de Rabelais, libre et drue, hostile aux bigots et à toutes les hypocrisies.

Les Pantagruéliques restent à ce jour notre production la plus ample, avec 5 comédiens-marionnettistes (dont deux nouveaux-venus : Patrick Chevalier et Jeff Benignus) et deux techniciens en tournée. À noter aussi, parmi la cinquantaine de marionnettes, un Gargantua de 4 mètres manipulé par trois marionnettistes. Il fallait bien cela pour servir l’univers « gigantique » de Rabelais !

Crédits photos : Jean-Louis Hess